Marisol, la chauve souris et les salles de shoot

La ministre de la Santé, Marisol Tourraine, espère lancer en France l’expérimentation des salles de consommation de drogues d’ici la fin de l’année. Elle a déclaré « regarder les conditions dans lesquelles cela peut se faire ».

Le député socialiste et adjoint au maire de Paris, Jean Marie Le Guen réclame lui aussi la création de salles d’injection de drogue « face à l’augmentation de la consommation d’héroïne ». Le même contribuable à qui on a expliqué qu’on fermait des maternités faute de budget devrait se préparer à payer pour installer ces nouvelles salles de shoot.

Par ailleurs, l’UMP s’est déclaré hostile à la création de ces lieux de consommation. Ce parti prône en effet la prévention de la toxicomanie plutôt que son encadrement. « Ce n’est pas lutter contre le fléau de la drogue, c’est banaliser l’usage et c’est légaliser la consommation des drogues les plus dures aux frais du contribuable » a indiqué Camille Bedin, secrétaire nationale UMP.

Les salles de shoot permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène. C’est l’argument princeps pour envisager la mise en place de ces lieux de consommation autorisée de produits défendus. Elles existent en Suisse et en Allemagne. En effet, il y a une supervision d’un certain personnel de santé.

La même Marisol Tourraine a réitéré par contre la position ferme du gouvernement contre une dépénalisation d’une autre drogue : le cannabis.

Pour le cannabis, elle déclare : « il faut être intraitable sur la loi, sur la règle et vis-à-vis des trafiquants » Elle se déclare aussi partisane d’une « politique plus solide de prévention ».

D’un côté, Marisol Tourraine veut plus de prévention, et se veut intraitable sur la loi ; d’un autre côté, elle veut faciliter la consommation de drogues toxiques et en même temps illégales; c’est-à-dire : contourner la loi.

C’est la chauve-souris de la fable : je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vive les rats.

On retrouve la même duplicité du langage pour la cigarette électronique. Les hautes autorités de santé ne sont pas prêtes à lui accorder le statut de médicament du sevrage au motif qu’elles entretiendraient le geste. Entretenir le geste de fumer revient en effet à favoriser la dépendance comportementale donc les autorités la déconseillent (Etat animal)

Or c’est bien le geste addictif qui va être favorisé dans les salles de shoots, prôné par Marisol Tourraine (Etat oiseau)

Par contre, laisser fumer, que ce soit la e-cigarette ou la cigarette réelle rapporte des royalties ce qui explique que l’Etat autorise et l’un et l’autre. Nul doute que considérant les 12 milliards que la cigarette lui rapporte, l’Etat va proposer un aménagement de taxes su la e-cigarette afin que ce commerce naissant n’entrave point les profits scandaleux qu’il réalise sur la cigarette. L’Etat, qu’il soit oiseau ou qu’il soit rat est en effet toujours gagnant.

Et le consommateur dans tout ça ?

Toxicologue Docteur en Médecine, en Pharmacie, Ingénieur des Sciences Président de Tabac & Liberté, Toulouse, France