Historique du tabac

Santa Maria, Pinta et Nina étaient les 3 caravelles qui le 12 octobre 1492 abordèrent les rivages d’une île des Bahamas, découvrant le nouveau monde et la nouvelle plante qui allait envahir le monde, le tabac.

Dans son « Historia de las Indias« , l’auteur Las Casas décrit les tisons d’herbe sèches, « enveloppés dans une certaine feuille, sèche aussi, en forme de ces pétards (mosquete) en papier que font les garçons à la Pentecôte. Allumés par un bout, par l’autre ils le sucent ou l’aspirent…et les nomment tabacs ».

Bien avant la cigarette, le pétard était né. Le tabac ramené en Europe va faire une carrière fulgurante. Il frappe en premier les compagnons de Christophe Colomb. Rodrigo de Jerez de retour en sa ville d’Ayamonte effraya ses concitoyens par la fumée qui sortait de sa bouche et de ses narines. Il fut emprisonné par l’inquisition pour sorcellerie. Le tabac envahit les sphères religieuses et le pape URBAIN II en 1590 menace d’excommunier quiconque fume dans un édifice religieux. URBAIN VIII en 1642 dénonce les « humeurs dégoutantes que le tabac provoque » et interdit « à tous en général et à chacun en particulier de prendre du tabac soit en le mâchant, en le fumant ou en poudre par le nez, si quelqu’un contrevient à ces dispositions qu’il soit excommunié ».

Les monarques du moment essayent d’enrayer cette épidémie. En 1650 après l’incendie de Moscou attribué à l’imprudence d’un fumeur, le Tsar fait couper les lèvres, ou condamner au fouet ou à la déportation les fumeurs et les marchands de tabac.

Au XVIIe siècle au Japon, les fumeurs sont condamnés à l’esclavage, en Chine ils sont condamnés à la décapitation, en Perse ils ont le nez coupé. Malgré ces peines redoutables, le tabac envahit le monde. Il entre dans les mœurs et la culture de toute l’Europe. A la Cour de France, Catherine de Médicis prise, en Espagne on fume la cigarette, les militaires et les marins préfèrent la pipe. C’est en Angleterre que Jacques 1er qui avait le tabac en horreur pense à augmenter les droits d’importation de 4 000 % (de 2 pences à 6 shillings) et comprenant que ces taxes pourraient être d’un grand profit pour l’État, il ne les augmente que d’un peu plus de 1 000 % et le commerce du tabac demeura florissant. On doit aux anglais d’avoir mis en place la taxation du tabac et d’avoir fait du tabac une source de profit inépuisable.

La France avec Richelieu en 1629 créera à son tour le premier impôt sur le tabac et dès 1635 la vente libre de tabac est interdite. Colbert en 1681 instaure le monopole d’état pour la vente et pour la fabrication. Ce monopole sera supprimé lors de la révolution de 1789 mais vite rétabli par Napoléon en 1810.

A la fin du XXe siècle la cigarette industrielle par opposition à la « roulée » est entrée dans les mœurs.

En 1914, 48 000 tonnes de tabac sont consommées en France et en 2009, 63 390 tonnes.

Ce n’est qu’en 1950 que les premières études épidémiologiques prouvent la toxicité du Tabac.

Actuellement, le commerce du tabac procure 12 milliards d’euros de revenus à l’État français.

Il est la cause d’une catastrophe écologique par les 4 500 milliards de mégots, dont 30 milliards en France, qui sont jetés dans la nature et la polluent pendant de nombreuses années.

Il est la cause de 73 000 décès par an en France soit 200 morts par jours et 6 millions de morts si on le rapporte dans le monde.