Les effets du tabagisme

Bienfaits

La nicotine est le principal alcaloïde du tabac. C’est une base faible. Lorsque le fumeur tire une « taffe, bouffée », la nicotine arrive au cerveau en 10 à 20 secondes. Elle va se fixer sur les récepteurs cholinergiques nicotiniques présents dans le cerveau. Elle améliore les fonctions cognitives telles que l’apprentissage, l’attention, la mémoire, le temps de réaction et la résolution des problèmes. La nicotine stimule le système de la récompense grâce aux récepteurs nicotiniques des voies dopaminergiques qui vont libérer de la dopamine, appelée par certains l’amine du plaisir. Elle diminue l’anxiété.

En résumé la nicotine fait du bien.

Parallèlement et accessoirement, elle réduit la sensation de faim, elle entraîne une augmentation du métabolisme basal responsable d’une perte de poids (2 à 3 kg) elle augmente la fréquence cardiaque de 10 à 15 cycles/minute, elle augmente la tension artérielle, elle relaxe les muscles squelettiques.

Méfaits

Le tabac tue en France 60 000 personnes par an, soit 7 morts/heure (Le tabagisme de la prévention au sevrage, Y. Martinet/A. Bohadana, éditions Masson).

C’est la première cause de décès évitable, très loin devant les autres. En 2008 on a compté en France 543139 décès dont :

  • 24984 par accidents
  • 10319 par suicide
  • 1000 morts à cause du SIDA

(BEH 7 juin 2011 n°22; CIA World Factbook 11 mars 2011; Y. Martinet/A. Bohadana Le tabagisme De la prévention au sevrage, éditions Masson)

La ligue contre le cancer a édité un document où le nombre de morts est corrélé avec les profits. Si vous voulez consulter l’affichage en live, il suffit de cliquer sur http://www.tueurs-payeurs.fr.


 

Les méfaits sont causés par les toxiques contenus dans la fumée de cigarette, essentiellement le CO, les cancérigènes, les irritants.

Monoxyde de Carbone CO

Le CO va se fixer sur l’hémoglobine à la place de l’oxygène pour donner la carboxyhémoglobine HbCO. Chez un fumeur HbCO varie entre 5 et 20%. Jusqu’à ces valeurs l’intoxication au CO ne s’accompagne pas de risques cliniques immédiats. Au-delà apparaissent céphalées, coma et mort. Par contre la présence d’HbCO dans l’organisme empêche l’oxygénation des organes et donc des désordres liés à l’ischémie (anémie locale) : infarctus du myocarde, accident vasculaire…

Les substances cancérigènes

Les goudrons dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques, parmi lesquels le redoutable 3-4 benzopyrene. Celui-ci se libère surtout lorsque le fumeur ne tire pas sur la cigarette : danger de la fumée dite secondaire, liée au tabagisme passif. Quand le fumeur tire sur la cigarette, il inhale le 3-4 benzopyrene (fumée primaire) et les différents cancérigènes dérivés liés à la combustion de goudrons.

Les substances irritantes

  • En premier lieu la chaleur : le brasier de la cigarette est à une température de 700°. La fumée inhalée va être la cause d’une inflammation bronchique.
  • Les irritants : HCN, aldéhydes, acroléine…agressent la muqueuse trachée-bronchique.
  • Les radicaux libres oxydants présents dans la fumée de cigarette irritent directement les cellules bronchiques.

(Le tabagisme de la clinique au traitement, Pr Bertrand Dautzenberg, éditions Med’Com, 2010)

Les risques

Si je fume je risque…

Des accidents vasculaires dus au monoxyde de carbone qui empêche l’oxygène d’arriver aux organes. Cela entraîne :

  • Au niveau du cœur : un infarctus du myocarde, qui peut être d’emblée mortel.
  • Au niveau des membres : une diminution des capacités des muscles qui ne recevant plus assez d’oxygène ne peuvent plus assurer leurs fonctions.
    Exemple : artérite des membres inférieurs avec une marche limitée.
  • Au niveau des vaisseaux: une maladie de BUERGER, c’est une maladie inflammatoire: trombo-angéite oblitérante qui touche les artères de petit et moyen calibres ainsi que les veines superficielles des extrémités des membres inférieurs et supèrieurs. Elle évolue par poussées, débutant généralement avant 30 ans: douleurs aux pieds et mollets à la marche, au repos, de jour, de nuit à type de crampes, accompagnées parfois de douleurs articulaires qui orientent à tort vers une pathologie rhumatismale. Le diagnostic est malheureusement fait tardivement lors de l’apparation de gangrène des orteils. Le risque d’amputation est élevé et fonction de la poursuite de l’intoxication tabagique. Le mécanisme de cette maladie est encore inconnu mais le facteur déclenchant est la consommation de tabac et surtout de cannabis. La biopsie veineuse peut montrer des lésions inflammatoires typiques.En France, 5 000 personnes, principalement des jeunes hommes de moins de 30 ans, sont touchés par cette maladie. Les traitements n’évitent généralement pas les amputations si l’intoxication tabagique continue. L’arrêt du tabac est le premier et seul traitement efficace. Visiter www.maladiesvasculairesrares.com ou www.maladiebuerger.fr.
  • Au niveau du cerveau : un accident vasculaire cérébral
  • Au niveau des organes génitaux : une diminution de l’afflux sanguin dans les corps caverneux chez l’homme, responsable des troubles de l’érection (impuissant).
  • Des défauts de l’oxygénation des organes :
    • l’organe du goût peut souffrir : agueusie
    • l’organe de l’odorat peut souffrir : anosmie
    • la peau mal oxygénée est le siège de vieillissement précoce (rides…)
    • des dents : parodontite
  • Des accidents cancéreux dus aux cancérigènes. Le cancérigène frappe en premier à la porte d’entrée : les poumons pour la cigarette, la bouche pour la pipe. Puis le cancérigène pénètre dans l’organisme et attaque tous les organes : sein, pancréas…et est éliminé par les urines et les fèces. Il stagne dans la vessie et entraine le cancer de la vessie, il transite par le colon et entraine le cancer du colon.
  • Des accidents inflammatoires dus aux irritants : essentiellement la bronchite chronique.
  • Aggraver d’autres maladies : diabète, asthme…

Quelques images pour illustrer les actions du tabac : http://www.youtube.com/watch?v=0PdjqGYjIJo

65000 morts par an
1 fumeur sur 2 meurt avant 60 ans
7 morts par heure

Si j’arrête je gagne…

Tout !

Le fumeur qui arrête de fumer, récupère pratiquement tout ce qu’il a perdu sauf l’argent dépensé à fumer.