Le E-Liquide

Le E-liquide est le produit « consommable » dont on recharge le vaporisateur personnel, et c’est celui-ci qui sera transformé en vapeur. Il en existe une très grande variété, et son choix, en termes de dosage de nicotine ou de goût est déterminant pour une bonne transition et adaptation à la vape.

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Composition

Ces liquides sont généralement constitués de propylène glycol, de glycérine végétale (ou glycérol) dans des proportions variables, d’arômes, et parfois d’une faible quantité d’eau et/ou d’alcool pour faciliter la dilution des arômes. Ils peuvent être, ou non, additionnés de nicotine.

La concentration maximum de nicotine autorisée en France* (et dans les états membres de l’Union Eurotaux-nicotinepéenne) dans les liquides à vaper, a été limitée à 20 mg/ml (milligrammes par millilitre). Ce dosage pouvant s’avérer insuffisant pour certains « gros » fumeurs, il est dans de tels cas possible de joindre un patch à l’usage du vaporisateur personnel.

*Au delà de taux supérieurs à 20mg/ml, les liquides ne peuvent être commercialisés qu’après avoir obtenu une « Autorisation de Mise sur le Marché » (AMM) et exclusivement en pharmacie. Aucun laboratoire ne semble s’être engagé dans un tel processus à ce jour.

La nicotine

Voir le chapitre « La nicotine », constitué de 2 pages :

>Page 1 : Qu’est-ce que la nicotine

>Page 2 : La substitution nicotinique

Le Propylène glycol

Le Propylène Glycol (ou PG) est un produit de la famille des alcools, connu depuis plus de 60 ans, et utilisé dans de nombreuses applications pharmaceutiques, cosmétiques, aussi utilisé comme additif alimentaire (désigné par le code E490), ou par l’industrie du spectacle, dans les discothèques, les plateaux de télévision pour créer un brouillard artificiel. Il a été étudié par diverses autorités internationales, qui ne lui ont pas trouvé de potentiel de toxicité significatif.

Dans les liquides à vaper, le propylène glycol est un exhausteur de goût, provoquant plus de hit car d’un goût plus sec, et générant une vapeur légère. Il se vaporise à partir de 60°.

A noter que le PG est aussi présent dans les cigarettes classiques, utilisé pour y préserver l’humidité du tabac. Mais à la différence de la vape où il est vaporisé, il y est brûlé !

Attention : Le Propylène glycol ne doit pas être confondu avec l’Ethylène glycol, utilisé dans la composition d’antigels, et toxique pour l’homme et l’environnement.

La Glycérine végétale

La Glycérine végétale (ou VG) appelée aussi Glycérol, est un composé d’origine naturelle, issu de la transformation d’huiles végétales. Liquide visqueux, incolore et inodore, il est très utilisé dans les domaines des produits pharmaceutiques, cosmétiques et alimentaires (E422). Également connu et utilisé depuis des décennies, ce produit est reconnu comme n’ayant pas de toxicité significative.

Plus épais que le Propylène glycol, la glycérine végétale apporte aux e-liquides un goût plus sucré, et génère une vapeur plus dense et abondante, mais a pour inconvénient d’altérer plus rapidement la résistance.

L’alcool

Certains liquides peuvent comporter une proportion d’alcool (ou éthanol), dans leur composition. Cette substance y sert de « support » et permet de délier, et fixer les molécules aromatiques. Il est en outre, un excellent conservateur naturel et un antibactérien.

A SAVOIR CONCERNANT LA PRÉSENCE D’ALCOOL DANS CERTAINS LIQUIDES : L’usage d’alcool dans les e-liquides est de plus en plus rare aujourd’hui, et ceux en contenant se limitent généralement à une proportion de 2 ou 3% maximum. Mais la présence de cette substance suscite parfois quelques craintes.

Pour donner un exemple imagé de ce que cela peut représenter :

 
– Un e-liquide contenant 5% d’alcool (hypothèse haute), contient une même proportion d’alcool pur que de la bière à 5%.
– Un flacon standard de 10 millilitres (soit 1 centilitre) de ce e-liquide avec 5% d’alcool, contient donc la même quantité d’alcool pur que 1 centilitre de bière  (soit 1/25e d’un « demi » de bière).
– Sachant qu’un flacon de cette contenance (10 millilitres) est généralement consommée sur plusieurs jours, cela étalé tout au long de chaque journée, depuis la première bouffée du matin jusqu’à la dernière de la soirée,
– Sachant, d’autre part, que l’alcool inhalé sous forme de vapeur est bien moins absorbé par l’organisme que ne l’est l’alcool ingéré,
On peut en déduire qu’un éventuel effet physiologique d’une si faible quantité d’alcool n’est que peu probable, et qu’elle n’aurait pas d’impact mesurable en cas de contrôle d’alcoolémie.
 
Il se peut, néanmoins, que certaines personnes pour des raisons autres, d’addictions actuelles ou passées par exemple, ou pour raison confessionnelle puissent vouloir des liquides sans alcool. On en trouve sans difficulté dans les commerces spécialisés aujourd’hui.

 


Exigences réglementaires concernant les liquides

Très souvent à propos des liquides pour vaporisateurs personnels, on entend encore dire « on ne sait pas ce qu’il y a dedans ». Les compositions de ces liquides sont pourtant parfaitement connues, et doivent d’ailleurs obligatoirement être déclarées à des organismes officiels avant commercialisation. Ces produits sont soumis à nombre d’obligations de déclarations, et de contrôles multiples dans l’objectif de répondre à l’exigence « d’assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement ».

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  • Fiche de données de sécurité (FDS) : Les fabricants ou importateurs de liquides sont dans l’obligation de renseigner et d’être en mesure de fournir une fiche de données de sécurité conforme aux exigences de la réglementation européenne « REACH », listant les composants, les molécules potentiellement dangereuses, leurs toxicités et effets éventuels sur la santé et l’environnement.

  • Déclaration INRS – CAPTV : Tout liquide mis sur le marché en France, et cela pour chaque référence et différents taux de nicotine, doit avoir fait l’objet d’une déclaration à l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) et aux Centres AntiPoison et de ToxicoVigilance (CAPTV). Cette déclaration doit contenir la FDS citée plus haut, détailler la composition chimique de chaque produit, un descriptif des étiquettes et emballages et des avertissements de sécurité et pictogrammes qui y figurent.

  • Classification et étiquetage : La réglementation européenne CLP (Classification Label & Packaging) s’impose aux fabricants et importateurs de e-liquides. Elle permet de procéder à une classification des profils toxicologiques, et de définir, considérant que le conditionnement est le premier vecteur de communication à destination des consommateurs, les mentions qui doivent apparaitre sur les produits. En fonction de cette classification, devront figurer sur les produits : l’identification du fabricant ou importateur, différents pictogrammes, mentions d’avertissement et de prudence.

  • Emballages : Suivant cette même réglementation CLP, les emballages doivent être conçus de façon à ne pas permettre de déperdition ou altération du contenu, et munis d’un bouchon muni d’une sécurité enfant pouvant être refermé à plusieurs reprises sans risque de fuite. Ces exigences proscrivent tout packaging, forme, esthétique susceptible d’attirer la curiosité des enfants ou d’induire les consommateurs en erreur. Il doivent en outre porter une indication de danger détectable au toucher (triangle tactile).

  • Exigences consécutives à la Directive européenne des produits du tabac : Entrée en application en mai 2016 par sa transposition dans la Loi de modernisation du système de Santé, la Directive européenne des produits du tabac (TPD – Tobbaco Products Directive) impose aux fabricants ou importateurs de recharges de liquides de soumettre, 6 mois avant mise sur le marché, une notification extrêmement détaillée de données, description, composition ou de déclaration, et cela pour chaque référence et variante (taux de nicotine) de produit contenant de la nicotine. Ces informations seront accessibles sur un site internet public, (ANSES en France). Il est aussi imposé à ces fabricants, importateurs et revendeurs de tenir à jour un système de collecte d’informations sur les effets indésirables de leurs produits sur la santé.

    En outre, cette directive impose que soit jointe à chaque flacon une notice détaillée comprenant les consignes d’utilisations, contre-indications, effets indésirables, une liste de tous les ingrédients, ainsi que les avertissements de sécurité réglementaires.

  • Normes AFNOR : En France, à l’initiative de l’INC (Institut National de la Consommation), l’AFNOR (Association Française de Normalisation) a constitué en 2014 un comité de normalisation pour les produits du vapotage. Présidé par le Pr. Bertrand Dautzenberg, ce comité regroupe plus de 80 représentants de consommateurs, associations professionnelles ou divers acteurs du marché. 3 normes concernant la cigarette électronique ont été élaborées, visant à fixer un haut degré de qualité et de sécurité pour les produits de la vape.

    La norme AFNOR XP D90-300-1 décrit les exigences générales de sécurité applicables aux cigarettes électroniques, ainsi que les méthodes d’essai standardisées qui doivent être appliquées à ces dispositifs.

    – La XP D90-300-2 porte plus particulièrement sur les exigences générales en matière de sécurité et d’information pour les e-liquides et leurs conditionnements. Elle proscrit par exemple l’utilisation de certains composants ou colorants considérés comme pouvant être « à risque ». La norme décrit d’autre part des méthodes d’analyses et d’essais standardisées à appliquer à ces liquides.

    – La XP D90-300-3 porte sur les exigences et méthodes d’essais relatives aux émissions produites par les vaporisateurs personnels.

    * A noter qu’il existe d’autres normes AFNOR, concernant la vape. On y trouvera notamment une norme concernant les exigences en matière de qualité de service dans les boutiques spécialisées dans la vente de produits du vapotage, ainsi que d’autres normes sur des aspects plus techniques. La liste complète sur le site de l’AFNOR ici.

    Ces normes françaises sont les premières de ce type élaborées au monde, et servent aujourd’hui de base à la définition de futures normes européennes (CEN) et internationales (ISO).

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Conclusion : Toutes ces règles obligatoires s’appliquant en France, celles que fabricants et boutiques françaises avaient déjà adopté de manière volontaire, et ces normes AFNOR auxquelles de plus en plus d’acteurs du marché se conforment désormais, contribuent à garantir un haut niveau de qualité et sécurité des produits du vapotage vendus en France, ainsi qu’à rassurer leurs consommateurs utilisateurs.

Il est aussi utile de rappeler que les boutiques ou sites internet professionnels et spécialisées dans les produits de la vape sont les plus à même de proposer des produits respectant ces exigences. Ils sont à privilégier à des produits proposés sur divers réseaux sociaux, ou même parfois dans la rue et dont l’origine est plus qu’incertaine.

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